Quand
la « crème » d'Afrique affûte ses armes ailleurs.
Par
Cheikh Mbacké SENE
Pour
cette fête qui ne fait que commencer, de surprise il n'y en a
pas vraiment, encore, mais le niveau de jeu semble bien
progresser. Sans en tirer des conclusions hâtives, nous avons eu
comme impression qu'en ce 3e millénaire, le football
africain avance en bloc. Mais force est de reconnaître que la
quasi totalité des joueurs respectifs des différentes sélections
présentes évoluent ailleurs que sur le continent. Le football
d'Afrique reste très en retard et moisit encore dans la
précarité la plus absolue. hémorragie dans les clubs européens.
La
Coupe d'Afrique des nations 2004 se déroulera du 24 janvier au
14 février en Tunisie. La célèbre compétition africaine a des
répercussions de l'autre côté de la Méditerranée. De nombreux
joueurs africains évoluent en effet dans des clubs européens or,
ceux-ci sont en plein championnat.
En
effet ils sont plus ou mois une centaines de joueurs expatriés à
quitter leur clubs respectifs pour répondre à l’appel de leur
patrie. Et cet acte de patriotisme a suscité une « hémorragie »
au niveau de leurs clubs dont la majorité sont européens.
Quasiment aucun club n'est épargné. Et certains ont été frappé
de plein fouet par cet événement. La France figure ainsi au
premier rang des pays concernés puisque 50 joueurs appartenant à
des clubs de Ligue 1 ont fait leurs valises pour la Tunisie (78
en comptant la Ligue 2 et les championnats amateurs).
Le
club le plus touché d’Europe reste le Racing Club de Lens qui a
pour coutume de s’attacher sans réserve aux services des joueurs
africains. Lors de la CAN du Mali, le club du nord de
l’Hexagone avait souffert de l’absence de bon nombre de
ses expatriés comme les sénégalais Ferdinand Coly, El Hadji
Diouf, Pape Sarr et du malien Adama Coulibaly Aujourd’hui encore
il se passe de six joueurs dont le Camerounais Rigobert Song ou
le Malien Adama Coulibaly. Le Rc Lens n’est pas le seul club
touché de la France. Il y a aussi le FC Sochaux était contraint
de libérer 5 de son effectif dont 3 Sénégalais Omar Daf,
Souleymane Diawara et Ibrahima Tall. Le PSG doit renoncer
à ses quatre internationaux africains dont le Marocain Talal El
Karkouri et le Camourenais Modeste Mbami. Coup dur également
pour Bordeaux qui est privé de deux attaquants, le Guinéen
Pascal Feindouno qui brille avec sa sélection et le
Marocain Marouane Chamakh. La défense rennaise est touchée avec
le départ de deux défenseurs dont le Sénégalais Lamine Diatta.
Strasbourg devra se passer de son meilleur buteur le
Sénégalais Mamadou Niang. La France est donc la première touchée
par la CAN, mais elle n'est pas la seule.
En
tout, 200 des 352 joueurs sélectionnés pour la CAN évoluent en
Europe (56,8%), avec, derrière la France, la Belgique (28
sélectionnés) et l'Angleterre (24). Une disposition qui va
permettre à des joueurs comme le Franco-Malien Frédéric Kanouté
(Tottenham/ENG) et le Franco-Sénégalais Lamine Sakho
(Leeds/ENG), anciens Espoirs français mais jamais appelés en
équipe A, de faire valoir à leur tour leurs racines africaines.
D'autant que, au contexte juridico-économique ayant entraîné
l'explosion du nombre de joueurs africains évoluant en Europe
s'ajoute la nouvelle disposition de la Fédération internationale
(FIFA), entrée en vigueur le 1er janvier 2004, concernant les
joueurs possédant la double nationalité.
La liste , pays par
pays des africains d’Europe
Sur les 352 joueurs sélectionnés pour la Coupe d'Afrique des
nations 2004 de football en Tunisie, du 24 janvier au 14
février, 200 évoluent dans des clubs européens, soit un
pourcentage de 56,8%...
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