++++De notre envoyé spécial à Tunis Cheikh Mbacké SENE++++
Dès ce
samedi, la 24e Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football débutera en terre
tunisienne. Quand la Tunisie se réjouira d’accueillir, pour la 3e
fois de son histoire, la plus prestigieuse compétition de football d’Afrique, le
continent lui, se satisfera d’ouvrir l’année 2004, une année en perspective
abondante en compétitions internationales. En effet, au-delà de la fête du
football africain - toujours plainte par les clubs occidentaux qui dédaignent
souvent de libérer les footballeurs africains expatriés et évoluant sous leurs
couleurs - l'Euro suivra au Portugal en juin.
Puis un
mois juste après, la Copa America aura lieu au Pérou en juillet avant la Coupe
d'Asie des Nations en Chine en juillet et août. Tous les continents quasiment
connaîtront le rendez-vous biennal ou triennal. Les challenges ne manquent point
pour cette année 2004. Le dernier Mondial tenu en terre asiatique (Corré/Japon)
a prouvé que l’Afrique du football n’est plus en reste. Elle a réussi des
prouesses qui doivent lui valoir un peu plus de considération. Et si toutes les
dernières éditions ont été juste notés passablement, force est de reconnaître
que les pronostics d’une compétition relevée fusent de partout. Belle CAN en
perspective au regard des composantes qualitatives des 16 différentes sélections
présentes ! Puis le cercle des géants du continent a grandi de quelques
sélections qui, dans le temps, peinaient à exprimer vertus et valeurs.
Le
Cameroun, tenant du titre et leader du football africain, revient plus fort que
jamais, amené encore par l’inlassable duo Mboma-Eto’o pour réussir un triplé
consécutif après 2000 et 2002. Une prouesse à dédié à leur frère et coéquipier,
Marc Vivien Foe, terrassé par un arrêt cardiaque lors de la dernière Coupe des
Confédérations. Mais aussi les Lions indomptables veulent et peuvent en effet
devenir la première nation africaine à remporter cinq (5) fois ce trophée remis
en jeu tous les deux ans. Mais son dauphin de la dernière édition organisée au
Mali en 2002, reste encore présent.
Le
Sénégal, après une bonne Coupe du monde de football il deux ans, reste sur la
bonne lancée et n’a connu depuis 2001 aucune défaite à domicile. Des
performances qui en dit long sur ses chance de revenir plus fort, mais aussi
plus attendu. Toutefois l’effectif que le sélectionneur français Guy Stéphan a
hérité de son compatriote Bruno Metsu n’a quasiment pas changé. Hormis quelques
forfaits (Khalilou Fadiga et Amdy Moustapha Faye) et non sélectionnés (Moussa
Ndiaye et Pape Thiaw). Les Lions de la Téranga rêvent toujours d’un premier
trophée continental.
Mais à
leurs côtés sur la ligne de départ, il y a la Tunisie, pays hôte, qui après
avoir raté le coche à « ses » CAN en 1965 et 1994, veut absolument réussir
celle-ci. Sa force résidera bien évidemment au soutien de son public - sans
doute - infaillible. Aussi de récents vainqueurs comme l’Egypte du marseillais
Mido, sacrée à quatre reprises (1957, 1959, 1986, 1998) mais absente du Mondial
depuis 1990, le Nigeria de Jay Jay Okocha, vainqueur en 1980 et 1994, voire
l'Afrique du Sud (1996) peuvent croire en leurs chances. Sans oublier d’autres
équipes de valeurs qui cherchent tant bien que mal le bout du tunnel comme le
Mali qui a fait le plein de professionnels et le Maroc ou l’Algérie, le Congo
etc... Il y a l’élite et le reste, il y a la locomotive et les wagons.
Des
équipes moins importantes sur le papier, mais qui sont capables du meilleur
comme du pire même si les pronostics sur leurs chances respectives restent
mitigés. Mais la raison veut croire qu’elles ont tout à gagner et rien à perdre.
Chacune des 16 nations qualifiés se déplace avec sa pléiade de stars,
généralement des « talents » assez expressionnistes pour faire de cette CAN un
plateau de luxe ou le lieu d’expression « magique » de la crème du football
africain. On y croit. On y croit surtout que le talent ne ment pas, surtout que
la patrie, le drapeau comme les origines demeurent forts.
D’ailleurs la nouvelle réglementation de la Fédération internationale (FIFA) le
prouve. Elle permet aujourd’hui , par exemple, au Franco-Malien Kanouté ou au
Franco-Sénégalais Sakho d'être présents à la CAN. Pour ne pas fausser la note de
la compétition, la FIFA, instance mondiale a usé de tout son pouvoir pour
contraindre les clubs européens à libérer leurs internationaux africains. Tous
les ingrédients sont alors au rendez-vous pour réussir une belle fête. La seule
fausse note demeure les absences du géant Ghana, quadruple vainqueur de la
Coupe et de la Côte d'Ivoire de Didier Drogba écartée du tournoi final par
l'Afrique du Sud alors qu’elle disposait d’une étincelante formation. Par
ailleurs le Zimbabwe et le Rwanda disent bonjour à l’Afrique depuis leurs
fenêtres de Tunis.