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CAN 2004 - Actualité : Le Mali  gagne en maturité


Le défenseur malien Ibrahim Thiam
Photo: AFP

BIZERTE (Tunisie) - Le Mali, de retour en Tunisie où il fut l'une des sensations de l'édition 1994 en se hissant en demi-finales, a les moyens de faire aussi bien lors de la Coupe d'Afrique des nations 2004 de football avec la génération qui, en 2002, avait aussi atteint le dernier carré. L'on se souvient unanimement de cette belle aventure de la 19e édition. En tout cas la Tunisie n'est pas prête de l'oublier.

Amenés par le français, Henri Stambouli, qui a succédé au franco-polonais Kasperzack, les "Aigles" maliens veulent perpétrer la tradition et mieux encore aller décrocher le lundi. En trois participation, le Mali a réussi 3 fois à terminer dans le dernier carré (finaliste en 1972, 4e en1994 et 3e en 2002.chez lui).

Cette sélection grandit d'expérience et est revenue cette fois avec le plein des professionnels. Aussi commence-t-elle à savoir gérer la pression et de disputer des matches difficiles." Déjà après une longue absence de 22 ans le Mali avait renoué avec l'élite africaine en 1994. Et sa performance d'alors, vainqueur notamment de la Tunisie (2-0) en match d'ouverture puis de l'Egypte (1-0) en quarts de finale, avait tenu du coup d'éclat sans lendemain. Puis l'équipe eut encore en effet dû patienter pendant huit ans pour rejouer une phase finale, en 2002, pour laquelle elle était qualifiée d'office en tant que pays organisateur.

Depuis le maillon semble tenir marqué par une véritable génération de bons footballeurs. Inutile de jeter un regard plus ou moins justifié en ce qui concerne son  excellent parcours, terminé en demi-finales face au Cameroun (0-3) en 2002. Ce ne fut plus fructueux puisqu'il a permis à une solide génération, rompue aux CAN cadets et juniors, de faire ses armes au plus haut niveau continental. Une génération qui a ensuite brillamment terminé en tête de son groupe de qualifications (devant le Zimbabwe, les Seychelles et l'Erythrée) sous la direction du français Christian Dalger, évincé en septembre dernier. "Ce groupe a très bien grandi, témoigne son successeur Henri Stambouli.

Quand j'ai appelé Christian, la première chose qu'il m'a dite, c'est : "Tu as un bon groupe". En deux ans, les joueurs ont pris du volume. Ils se sont imposés dans leur club." Mahmadou Diarra  alias Djilla ou Seydou Keita, éléments importants de Lyon et de Lens, font notamment partie de ceux sur lesquels veut s'appuyer Stambouli. Maillons incontestables de cette équipe, le finisseur est là. Il s'agit de Frédérique Kanouté. L'arrivée très médiatisée de Frédéric Kanouté, ancien international Espoirs français qui a bénéficié de la nouvelle réglementation de la Fédération internationale (FIFA) sur les joueurs binationaux, renforce encore un effectif déjà solide. "Il n'est pas venu par hasard. C'est quelqu'un qui a su évaluer le potentiel de l'équipe", confie Stambouli, qui espère que, l'attention se focalisant que l'attaquant de Tottenham, "on va oublier un peu les autres". Et c'est ce qui s'est passé à la suite de la rencontre contre le Kenya. Il a brillé et a scoré à deux reprises et occupe déjà le fauteuil de meilleurs buteur. Car cette montée en puissance, ponctuée par une année 2003 sans défaite (8 victoires, 1 nul), fait du Mali l'un des vrais "outsiders" de la CAN 2004, derrière les favoris que sont le Cameroun, le Sénégal, la Tunisie ou l'Egypte. La situation paradoxale d'une équipe que tout le monde attend comme la surprise de la compétition. En tout cas il est bien parti pour occuper la première place de ce groupe B devant le Sénégal.

Par Cheikh Mbacké SENE, Envoyé spécial à Tunis

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